L’Ultra Marin 2017 : Mon premier Ultra !!!

IMG_20170630_131426Vannes, vendredi 30 juin 2017. Je suis au départ de l’Ultra Marin Raid Golfe du Morbihan, un ultra trail en Bretagne qui fait le tour du Golfe du Morbihan. 177Km, 1000 mètres de dénivelés positifs (à vol d’oiseau). En solo, non-stop, un sac à la base de vie du 87e kilomètre, et les ravitos de l’organisation. Je n’ai jamais fait plus de 12h10 d’effort trail, et encore, c’était en mars dernier à l’Ecotrail de Paris. Donc bien que classique, je me lance dans l’inconnu et dans l’aventure. La météo s’annonce mitigé pour les 2 jours, averses, nuageux, soleil, bref on verra bien ! Nous sommes plus de 900 à nous élancer, ce qui est pas mal mais est-ce une garantie de ne pas faire de longues sections seules (surtout la nuit), sans rencontrer un seul être humain ??? Mon objectif : finisher, me prouver que j’ai un ‘ultra dans les jambes (et dans la tête), et bien sûr prendre un max de plaisir, de sensations, et d’émotions. Les douleurs sont les bienvenues, mais pas les blessures. Esti. timing: entre 30h et 41h59, on est jamais trop large ^^ !

 

Top départ

18h00, c’est parti… pour les autres ! En fait ma grande organisation fait que je prends le départ 4 minutes en retard, pas grave il me reste 41h56 pour finir ! Le ciel est nuageux, belle vue sur le port de Vannes, il fait frais mais parfait pour courir. N’étant pas un grand Runner (je n’ai jamais couru plus de 2h sans marcher) et pensant déjà à la suite, j’adopte la méthode Cyrano, c’est à dire 5 minutes de course à pied et 1 minute marche + marche dans toutes les montées, faux plats etc… Surtout, ne pas partir trop vite (‘la route est longue’ je me répète), courir à son rythme (‘je fais ma course’). Je tiens une allure entre 8 et 9 km/h quand je cours et aux alentours de 5 km/h quand je marche. Les sensations sont moyennes, les jambes pas au top, car j’ai très mal dormi la veille et je n’ai pas pu faire de sieste l’après-midi. Enjoy les sentiers côtiers et dans les bois, et ses senteurs… hmm… ‘ça sent la mer’ je me dis. On passe tranquillement à Arradon, pour le 1er checkpoint et ravito auquel je m’arrête à peine 5 minutes pour reprendre de l’eau, je repars… je suis bien, à mon rythme. Ma stratégie ravito est la suivante : Faire des arrêts d’une dizaine de minutes histoire de recharger mes flasques en eau, boire un verre de St Yorre, manger banane/fromage/tuc et m’étirer les ischios avec une posture de yoga. Sur le parcours je mange une barre par heure environ suivant la glycémie mais ça peut être plus si l’hypo arrive et je bois un demi litre d’eau en 1h-1h15. Ensuite la stratégie changera une fois arriver à la base de vie d’Arzon (à mi-parcours), je déciderais suivant mon état du moment.

Je suis concentré sur mon tempo, sur ma foulée de temps en temps pour éviter une éventuelle tendinite pendant la course mais c’est compliqué de révolutionner sa foulée pendant une course. J’enchaine les kilomètres, les ravitos, tout se passe pour le mieux. Durant la nuit, malgré un mal de jambes mais qui ne m’handicape pas pour courir, je m’étonne que je sois si facile au niveau du 60e, 65e, 70e, 75e km.

Et là, le 77e km arrive, il me reste 5 km pour la traversée en bateau et 9km de la base de vie, le jour commence à se lever par contre mes jambes et mon corps commencent à s’éteindre. 5-10 minutes plus tard, ça y est nous y voilà, je suis complétement HS, je contrôle ma glycémie au cas où mais elle est parfaite donc là c’est vraiment critique ! J’essaie d’avancer tant bien que mal mais je sens bien que je n’ai jamais autant été usé physiquement de ma vie (…ça sera pire dans quelques minutes), 80e km et « boom » je n’y suis plus! Je m’assoie sinon je vais tomber, je verse ma petite larme car je suis à bout et me dit que « je ne vois pas comment je peux faire les quasi 100km qu’il me reste dans cet état ». A peine 5 minutes plus tard je me lève, mon cerveau reprends le dessus en me disant qu’il faut que je rejoigne la base de vie au plus vite pour me recharger et ne pas perdre de temps (pendant des semaines, je me suis préparer psychologiquement à devoir faire la 2e partie de course en mode rando) car il reste 97km à faire et seule la blessure ou la barrière horaire m’arrêteront !

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Je fais difficilement les 2km afin de rejoindre Locmariaquer pour la traversée en bateau, quelques mètres avant je vois un zodia partir et je me dis qu’il va faire froid là-dessus donc je sors ma veste imperméable pour anticiper, ensuite j’entends le bip de la porte de pointage. Un bénévole se dirige vers moi et m’explique les procédures à suivre « votre chrono est maintenant arrêté pour effectuer la traversée, vous pouvez recharger votre eau, on va vous donner un poncho, après il faut faire la queue pendant 15-20 minutes environ, on vous donne un gilet de sauvetage et ensuite il y a 10 minutes de traversée ». Du coup, mon chrono ne tournant pas j’en profite pour m’assoir sur un muret pour récupérer un peu car 5 mètres à faire deviennent un supplice pour moi ! J’attends un peu et me lève faire tout ce que le monsieur a dit en attendant un gilet de sauvetage je ne me sens vraiment pas bien, j’ai froid et une légère envie de vomir, je sors donc ma couverture de survie et m’assoie par terre. On m’appelle pour mettre mon gilet et monter dans le bateau donc je me lève on m’enfile le gilet que je n’attacherai pas car je n’ai plus la force et pour monter dans le bateau j’ai besoin d’aide car je ne peux pas sauter sinon je vais finir à l’eau. Une fois dans l’embarcation, je prends place à l’avant et de dos par rapport à la direction qu’on va prendre, je mets mes coudes sur mes genoux, ma tête dans mes mains, m’enroule dans ma couverture de survie car je claque des dents et ferme les yeux. Le bateau part et là black-out pendant les 10 minutes, j’ai dû m’endormir.

Nous arrivons donc à Port Navalo pour retrouver la terre, je me fais aider pour descendre du zodiac, on me retire le gilet et ensuite on doit reprendre la route ! Mais le chrono étant encore arrêté j’en profite pour m’assoir à nouveau pendant quelques minutes car je suis toujours dans le mal. Je repars, passe la borne de pointage et hop le chrono est relancé. Du coup, vu que j’ai froid et que je sais que je ne peux plus courir je garde ma couverture de survie sur les épaules, il me reste 4-5 km à faire pour retrouver cette fameuse base de vie tant attendue. J’avance difficilement à moins de 4km/h et me fais encourager par des compagnons de route qui eux aussi ne sont pas au mieux mais marchent bien plus vite que moi.

13h49 de course, il est 8h34 et j’arrive au stade d’Arzon (base de vie). Content d’arriver, je retrouve mes parents qui ont fait le déplacement et qui me voient pour la 1ère sur une course (pas de chance pour eux c’est au pire moment de ma jeune carrière de trailer …). Je rentre dans le gymnase et la température est nettement meilleure. Je vais récupérer mon sac laisser au départ, je demande et forcément on me dit « il est de l’autre côté » … arfff c’est loin (20-30m) à cette heure-ci ! Un monsieur se propose pour aller me le chercher mais je ne veux pas abuser et lui dit « merci, c’est gentil mais je vais y aller », en voyant mon état de fraicheur il me réconforte en me disant que j’ai 4h30 d’avance sur la barrière horaire et sans le vouloir ça me soulage. Du coup c’est là où il faut être bon pour repartir d’ici dans le meilleur des états ! Donc je commence par manger un plateau repas (purée/gruyère, pates/gruyères, pain, tuc, fromage et une banane) sans faire dans la dentelle. Maintenant direction les lits, j’en trouve un facilement, demande à mes parents de me réveiller à 10h30 (dans 1h10) mais je n’aurais pas besoin car j’ouvre les yeux 5 minutes plus tôt. Je me sens mieux, et commence à me préparer, nok sur les pieds, changement de chaussettes, pour le haut j’hésite mais je repars avec mon manches longues et mon t-shirt T1RT par-dessus. Je me lève, bois un café et hop j’y retourne à 11h.

En partant, le nez dans le téléphone, je réponds aux messages reçus et au bout de 200-300m je ne vois pas de rubalise ni devant ni derrière. Je rebrousse chemin et voilà comment se tromper 10m derrière le gymnase alors qu’il y a 2 gros panneaux rouge et jaune fluo qui disent de tourner à gauche alors que j’avais pris à droite, je me dis que j’ai pas le droit de me planter ici donc je range le portable et je refais la même 1km plus loin (je suis allé tout droit au lieu de tourner à gauche). C’est le moment de se ressaisir car je viens de faire plus de 1000m pour rien. Une fois le sentier retrouvé j’essaie de recourir, « miracle » c’est possible malgré les jambes un peu raides. Je change de technique et passe en 4’ de course et 2’ de marche (après un test non concluant de 4’-1’). Cela me permet de bien avancer et de faire défiler les kilomètres. Je ne croise que quelques promeneurs du dimanche mais aucun trailer pendant près d’1h30 et je me dis que ça y est les écarts sont creusés ! Je double quand même 2 personnes juste avant le ravito du 98ekm où j’arrive et une dizaine de coureurs sont déjà là.

De bonnes sensations

39723534Vraiment satisfait de pouvoir recourir, Je m’installe à une table avec mes parents et une personne qui faisait la cinquantaine jusqu’à ce qu’il nous annonce qu’il est V4 (70-79ans) . On discute et je me ravitaille: cake, quatre quart (je résistais depuis le début de la course mais pas grave je dois faire un rajout quoi qu’il arrive), banane et café. Je recharge en eau et en barres, retire le manches longues pour mettre le maillot de trail du club, un tour au petit coin et c’est reparti après une bonne demi-heure d’arrêt !

Je reprends mon Cyrano sans problème, direction le prochain ravito à Sarzeau dans 21-22km, avant ça il y aura un point d’eau dans 11km. A présent je suis vraiment bien, le parcours est plus que courable et les jambes déroulent tellement qu’en regardant ma montre je me surprends à plus de 12km/h, je me dis de ralentir sinon je risque de le payer plus tard, je ralentis mais vu que c’est plus fort que moi, je me fais une petite accélération de 30 secondes et après j’arrête, j’ai des jambes de feu et je dépasse les 15km/h, j’en reviens pas c’est le jour et la nuit avec ce matin surtout que je double des coureurs par dizaines depuis 1h et tous marchent difficilement (en effet après la course je regarde le live et lors de ces 22km j’ai doublé plus de 170 personnes).

J’arrive à Sarzeau 120e km, une belle place ensoleillée, plein de coureurs, et une petite tente avec cake et quatre quarts. Bah je m’étonne car sur les mails reçus dans la semaine il était marqué que s’était un gros ravito ! Je m’assoie pour manger, appelle mes parents pour leur demander où sont-ils ? Ma mère me dit qu’elle est dans une salle, je lui dit qu’il n’y a pas de salle là où je suis … blablabla. Je demande à quelqu’un et il me dit que le gymnase est un peu plus loin et qu’ici c’est le départ du 56km !!! Du coup je file à la salle, un peu agacé j’y vais presque à fond (13-15km/h), et c’est mes parents qui m’interpellent car un peu de plus je ne voyais pas le gymnase. Je m’assoie dans le gymnase, regarde de loin tout ce que j’ai loupé pour le ravito (le bolus a déjà été fait pour ce que j’avais mangé sur la place). Du coup je discute avec mes parents et repars une dizaine de minutes plus tard.

Prochain ravito dans 15-16km, je reprends mon 4’course et 2’marche avec une allure un peu plus convenable pour ne pas me cramer, il fait super beau, la tête est au top et les jambes aussi, j’avance en doublant encore pas mal de personnes quand soudain j’entends une brute arrivée derrière ! Je me doute qu’il ne fait pas le 177km, je me retourne, je me décale mais lui aussi donc il me rentre dedans, je m’excuse mais il me coupe et me dit « non non c’est moi qui m’excuse, BRAVO et désolé pour le dérangement », c’était tout simplement le 1er du 56km (nous avons un dossard et bracelet jaune tandis que les participants du 56km ont un dossard et bracelet rouge), sur les 20 premiers de cette course (sans compter les autres) entre 10 et 15 m’ont dit bravo en passant à coté de moi à des allures de monstres. Même si je n’en avais pas forcément besoin à ce moment-là, rien de tel pour remonter le moral qui est au top du top maintenant. Une fois les meilleurs passés je fais mes portions de 4’ de course à pied avec des gars du 56km. Le plus encourageant est d’entendre de la part des supporters « à tiens un dossard jaune qui court » ou « allez William » (alors que je suis à chaque fois avec d’autres coureurs) mais je réalise que les stars ici c’est nous les coureurs du 177km, les dossards jaunes !

Avec ces histoires, je n’ai pas vu passé les 15km passés et me voilà arrivé au Hézo, ravito du 135ekm. Je prends place dans la salle, toujours avec mes parents, je mange mes flocons de riz et de soja que j’avais apporté pour la nuit précédente à l’origine, quelques Tuc, carrés de chocolat, une tranche de quatre quart et un cake aux fruits. Il est 19h05 et après une pause de 35-40min je repars avec pour objectif d’atteindre le prochain ravito avant la nuit,19-20km à faire avec un point d’eau dans 5km.

Une baisse de régime

sénéD’un coup c’est moins facile pour les jambes de repartir donc je marche 5 minutes et retrouve rapidement un bon rythme. 140e km, je remplis mes flasques avec les gens du 56 et y retourne. Je commence à bailler plusieurs fois en peu de temps et cela n’annonce rien de bon, en effet 144e km ça devient dur, les yeux se ferment tout seul et je commence une lutte contre moi-même pour ne pas m’endormir en avançant ! Du coup je ne peux plus courir et marche entre 4 et 5km/h. Malgré que je n’avance plus très vite, je ne suis pas trop inquiet car j’ai juste une énorme envie de dormir. Coup de chance je tombe sur un gars du 56km qui lui aussi est HS donc on passe environ 45min ensemble à marcher, suffisant pour me tenir éveiller et faire passer le temps plus vite. En plus, il habite Langon (Gironde), c’est un voisin ^^ ! On se quitte à un moment ou on a essayé de recourir mais trop compliqué pour moi, moins pour lui. De nouveau seul, je marche comme les autres maintenant mais c’est eux qui m’encouragent à base de « allez » « courage » « bientôt le ravito » car ils voient que je suis mal, j’ai sorti la veste imperméable et mis la capuche vu que j’ai froid. Je vois une pancarte « Ravitaillement dans 1km », ce qui me permet de trouver les ressources pour courir les 500 derniers avec certains du groupe où j’étais, et me voilà enfin à Séné vers 22h50 (pas eu besoin de sortir la frontale), base de repos du 155e km où ma mère m’attends.

On recommence comme ce matin, moment stratégique ! Je mange 300 grammes de pates avec de la sauce béchamel (je crois), pain, banane, cake et direction le lit car je suis crevé, malheureusement il n’y a plus de lit dispo. Mais après avoir demandé à une bénévole elle m’en sort un de je ne sais où…ça y est je peux dormir ! Je demande à ma mère de me réveiller dans 1h30, là encore je me réveille 5min avant mais complétement dans le brouillard, du coup je reste allongé sur les coudes quelques minutes pour reprendre mes esprits, je me lève difficilement, et ne pouvant pas repartir de suite je vais voir les podologues par précautions car j’ai les pieds qui ont gonflés et qui sont rouges. La podologue me met une bande sur le dessus des pieds et sur les tendons d’Achilles pour résoudre mon petit souci et elle me demande si j’ai préparé mes pieds pour la course et je réponds « euuuuuuh non pas du tout, vu que ce n’est pas une course de montagne », elle me dit qu’ils sont en bon état, tu m’étonnes j’avais 2 voisines qui se faisaient soigner leurs pieds pleins d’ampoules, de sang etc… C’est bon je mets de la nok par-dessus les bandes, remet des chaussettes sèches, un pantalon, ma veste softshell (pour éviter d’avoir froid si je marche), prends mes bâtons et bois un café.

Dernière ligne droite

39752580Il est 2h du mat après une pause de 3h10, un point d’eau m’attend dans 8km (je ne vais pas m’y arrêter) et le prochain arrêt dans 22km c’est le dernier et le bon ! Je repars en marchant en canard, et ce pendant 1km ensuite je reprends la méthode Cyrano sans trop souffrir donc c’est plutôt cool, ça veut dire que j’ai encore récupérer comme un malade ! Tous ceux que je double sont en mode « zombie ». Je tiens jusqu’au 160e km à ce rythme mais les 4min de course deviennent dures, je passe donc à 3min, toujours trop et je fini par essayer 2’ course / 2’ marche, ce qui me convient parfaitement mais à peine lancé que je tourne à gauche au lieu d’aller tout droit et me rallonge de 300-400m, comme si je n’en avais pas assez ! La pluie tombe bien et le vent souffle fort lorsqu’on longe la mer, je me dis que ce n’est pas le moment de marcher. 170e km, la pluie s’est arrêtée et mes jambes ont besoin de marcher surtout qu’il y a un faux plat assez long donc je me dis que je vais finir les 7 derniers kilomètres en marchant.1,5km plus loin, en prenant un virage à 180° j’aperçois une frontale remontée, je me dis que ce n’est pas possible, c’est des phares de voiture… peu importe je continue et quelques minutes plus tard j’entends un bruit derrière moi et s’était bien un coureur qui n’as plus que 10m pour revenir sur moi. Je lui dis bravo pour l’allure et lui demande comment il a fait car depuis le 100e km ça doit être le 3e mecs que je vois courir. Il me dit que je l’ai doublé il y a 1h environ quand il était avec son pote qui est blessé et qui lui a dit de partir seul à 12km de la fin. Il s’appelle Sié et est de Tours, on parle ultra, utmb, etc… on se remotive à courir mais je vois que lui ne court que 45 secondes, ça m’use plus qu’autres chose et lui aussi d’ailleurs, on arrive au 174e km, je lui dis que « je vais finir la course en marchant car on m’attend avant l’arrivée donc si tu veux y aller, vas-y ». Et là il recourt sans perdre une seconde ! Quelques minutes plus tard, ma montre m’indique 175,1km, tellement hâte d’arriver que je retrouve les ressources pour recourir et me lance le défi de finir les 1,9km en courant sans m’arrêter sauf si je croise ma mère, je me motive et là me retrouve à 13-14km/h, des jambes de folie, je double encore du monde (dont Sié) en lançant à chaque personne « allez courage, on y est presque », dernier kilomètre ma mère est là, je m’arrête à sa hauteur en marchant et là je me dis que « je l’ai fait », l’émotion arrive. Ma mère me dit de finir en courant mais je ne veux pas mais après un petit moment je vois Sié essayer (difficilement) de me rattraper donc je dis à ma mère que je vais finalement finir en courant, il reste 600 et c’est parti pour le défouloir, plus de limite, plus de retenue, je vais à 14-15 km/h (je m’amuse comme je peux), dernière ligne droite, je fais attention de ne pas tomber car c’est un peu glissant à cause des planches et des grilles. Il est 5h44, une dizaine de personnes est là pour applaudir, 3-4 photographes et le speaker qui me dit de prendre le tapis rouge … ça y est, je suis FINISHER en 34h59’42’’de course !

Le speaker m’arrête et me pose des questions du genre comment je fais pour arriver à cette allure, je lui dis que j’ai fait 2 grosses pauses qui m’ont permis de bien récupérer. Ensuite il me dit que je dois avoir un beau passif de Runner pour avoir cette fraicheur et lui répond que j’ai commencé la course à pied il y a 18mois et qu’il y a un an à cette heure-ci j’avais seulement 2 trails de 15 km dans les jambes.

Je récupère mon gilet sans manche de finisher, va manger des pâtes au ravitos final et c’est l’heure de rentrer dormir.

L’arrivée est beaucoup moins magique que celle dont j’avais rêvé (après il est 5h44 du matin donc …). Et je ne réalise pas trop. Vu que je n’ai pas beaucoup souffert et pas trouvé le temps long, je ne mesure pas vraiment l’ampleur de ce que je viens de faire. C’est après en lisant mes messages que je commence à comprendre.

J’ai clairement vécu la chose la plus dure de ma vie mais aussi une des plus belle.

Vivement la prochaine…