Et voilà mon D-Day est passé !
Je courrais il y a quelques années de courtes distances (5km environ) sans chercher le chrono ou à augmenter la distance, juste pour mon diabète. Du jour au lendemain, une périostite s’est installée insidieusement me dégoutant des sorties jusqu’à rester chez moi, ranger mes baskets au placard et déclarer forfait.
Il y a un peu moins d’un an, début mai 2015, le déclic, l’envie de me reprendre en main, excédé par l’accumulation d’un diabète pas très bien équilibré, un manque d’activité physique, le stress de mon boulot (infirmier) et une dizaine de Kilo gagnés avant et pendant la grossesse de ma femme, autant dire que je descendais petit à petit au fond du trou.
Un nouvel élan
Je me suis dit : «Fini de subir, remets-toi en selle » ou plutôt en baskets. Je me rappelle ma 1e sortie objectif 5km et bien entendu pas de temps max. Un arrêt par kilomètre pour souffler autant dire pas très motivant mais la petite satisfaction de ne pas avoir eu de douleur tibiale.
Une sortie en entraînant une autre, les kilomètres s’enchainant, les distances s’allongeant et les kilos fondant, 5 mois plus tard la barrière des 15 km atteinte je me suis mis à rêver. 15km ce n’est pas si loin d’un semi. Aller, direction ASO challenges pour m’inscrire au Semi de Paris, tous les champs sont remplis mon SAS de départ est choisi (le rose bien sur mon objectif est de le finir et pas de gêner les autres coureurs), il ne reste plus qu’à cliquer : Clic !!! C’est fait, je serais si tout va bien sur la ligne de départ.
Les jours passent, les entraînements s’enchainent mais une appréhension pour le semi et oui je ne suis pas n’importe quel coureur, je suis type 1. Alors, direction le net, recherche d’info sur Google pour savoir si des personnes sont dans le même cas de figure, et par le plus grand hasard je clic sur : « TYPE1RUNNINGTEAM.org ». Je parcours le site les yeux écarquillés en me disant mais c’est exactement ce qu’il me fallait, je ne pensais vraiment pas trouver basket à mon pied.
Contact pris, formulaire, chèque et certificat médical envoyé, je fais enfin partie de cette grande famille, celle qui ne me jugera pas mais saura m’accompagner, me guider, répondre à mes questions, et tout ça avec le sourire et une super ambiance.
21km d’émotions, une distance nouvelle
Le 6 mars je me lève, mon dextro est à 1,17g/dl, toutes mes affaires préparées la veille, je n’ai plus qu’à passer dans la salle de bain et prendre mon petit déjeuner. Je sors mon stylo et me fait une injection de 4UI d’insuline rapide moins que d’habitude car un peu anxieux d’être en hypo pendant la course.

La médaille du champion, semi-marathonien ! Satisfait de sa performance ! Il peut !
Je claque la porte plein d’émotion. J’ai franchi des étapes et me suis entrainé pour ce jour, je n’ai jamais couru avec autant de monde autour de moi et la gestion hypo/hyper m’angoisse, la pression de l’échec est présente.
1 heure et quelques rencontres plus tard je suis dans mon SAS, je me sens bien mais pour me rassurer dernier dextro avant le départ : 3,19g/dl. Je me suis injecté 2UI d’insuline rapide pour aider à redescendre.
La course est lancée, 6min40 pour le 1e km. Je laisse la foule s’étirer pour éviter les bousculades, je n’aimerais pas tomber dès le début. Fin du 2e km, je prends mon allure de croisière entre 5min30 et 5min50. Dextro 45min après le départ : 2,69g/dl, tout va bien j’ai de bonnes sensations, un bon rythme. Vers la fin du 11e km je ressens un peu de fatigue, je suis à 6min/km quelques faux plats sur le parcours, je ne m’inquiète pas.
Et malheureusement entre le 13e et 14e km quelques tremblements aux bouts des mains, un dextro et le verdict tombe 0,84gdl qui m’oblige à m’arrêter pendant environ 5-6min pour me resucrer. Je n’ai pas dit mon dernier mot, cette ligne d’arrivée je la passerai même en marchant. Au bout de ces 6 minutes, je reprends la course, je suis encore loin du final. J’ai beaucoup de mal à reprendre un rythme en dessous des 5min50, la fatigue et l’arrêt hypo ne m’ont pas aidé et malheureusement je finirai dans cet état mais j’avais en tête ma femme et ma fille, je me devais de ne pas les décevoir, elles qui avaient supporté mes absences pour m’entrainer.
La ligne d’arrivée en vue, la fin d’une souffrance. Je retiens mes larmes et un sourire se forme sur mon visage, que l’on aura du mal à me retirer.
I did it !!! Je suis type1 Semi-Marathonien.
Ce que j’ai gagné depuis presque 1 an : des kilos en moins, de belles rencontres (type1), un diabète mieux réglé, de la confiance en moi, une envie de continuer à avaler les KM et du plaisir du plaisir du plaisir…
Adrien REAL DE AZUA
Ha Ha BraVo.!
Je suis diabétique depuis 1 an, et au réalisé mon premier semi à Belfort l’été dernier.
Comme pour Adrien, la fin a été difficile (j’ai été dépasser par ma compagne dans les derniers 500m.), l’anxiété de l’hypo pendant la course, puis l’hypo pendant la course…
Néanmoins, c’est très valorisant pour soi même, et ça aide pour le moral.
Salutations.!
Fred