En octobre denier, 2 membres du team tous deux diabétiques de type 1 sont allés au bout du mythique marathon de New York ! Vanessa et Jerome nous partagent leur expérience !
Récit de Vanessa MARCHAND (Membre depuis 2017)
Après deux années d’entrainements , je réalise enfin , mon diabète , mes jambes sans repos et moi , nous allons parcourir le fameux TCS NY Marathon avec le dossard 58847.
Deux années avec au total un syndrome de l’essuie glace sur le genou droit , une tendinite du fessier gauche et périostite, des nuits sans récupération avec le syndrome des jambes sans repos ,un seul semi marathon a cause de mes blessures , mais une envie de se dépasser , un mental qui ne lâchera pas .
C’est le grand jour , il est 4h45 , je décide de ne pas manger puisque qu’au départ du village de Staten Island , ils offrent des donuts, des barres de céréales , des boissons chaudes et boissons énergisantes (pas très appétissants tous ca , mais je fais un effort) , l’attente sera très longue puisque nous arriverons a 6h30 et le départ se fera a 11h .Jusqu’au départ ma glycémie sera aux environs de 2,50 g , juste avant le départ vers 10h je décide de baisser ma basal de – 50 % , puisque j’ai tendance a avoir une glycémie qui augmente pendant que je cours sur les débuts.
Il est 11h le départ va être donné, et la je me dis ma vanes mais qu’est ce tu fais la? 42kms , as tu assez de capacité pour croire en toi? car c’est bien de cela dont il s’agit , faire ses 42 kms de garder un mental d’acier et de croire en toi jusqu’au bout.
Je décide évidemment d’avoir une petite cadence, la course commence par le pont Verrazano , certains marchent déjà , je décide quand même de le faire en courant , j’aurai une cadence jusqu’au 21ème kms qui sera entre 7 et 8 min du kms , je m’arrête régulièrement pour boire a partir du 10 ème kms.
La pluie sera au rendez vous , du 1er kms au 38 ème kms mais le temps est idéal pour courir , les NewYorkais seront au rendez vous du début a la fin pour nous soutenir , nous offrir a manger de quoi nous éponger , l’ambiance est incroyable , l’émotion est d’une telle intensité , de quoi nous donner la force et le courage d’aller jusqu’au bout.
A partir du 25ème kms au pont du Queensboro , je ressens que mes muscles se tétanisent et une légère douleur au genou gauche , je décide de m’arrêter rapidement a une assistance médicale , il me donne un sac de glace que je pourrais mettre dans ma genouillère … A partir de la , je sais que la marche sera présente bien plus souvent que la course , mais je rattraperai sur des descentes …
Ma glycémie se comporte au mieux , c’est vraiment tout ce que j’espérais entre 0,80 g et 1,50g .
Au 31ème kms,juste avant le Bronx, ce n’est pas le mur que j’ai pu sentir , j’éclate en sanglots , l’émotion m’envahit , j’ai des larmes de bébé , je sais qu’a ce moment là , j’ai déjà tout gagné , vous me pousser jusqu’à l’arrivée , j’ouvre mon portable pour lire en courant vos encouragements , je suis submergé, je sais qu’au fond de moi , je rejoindrais la ligne d’arrivée , même si j’avais espéré faire un chrono un peu meilleur.
Les derniers kms seront durs et l’arrivée dans Central Park interminable , on a l’impression d’être au bout et on le traverse sur 3km500 …
En vous écrivant ces quelques lignes, je sais qu’un virus s’empare de moi , j’avais envie de passer ce message d’espoir, même s’il y a de plus en plus de diabétiques qui font de belles performances et ils se reconnaitront.
Il faut garder cette envie secrète de croire en soi, de croire en ses rêves , de vouloir se dépasser et de ne rien lâcher…
Vanessa
Récit de Jérome GAILLARD (Membre depuis 2017)
Levé à 4h30 (soit à 5h30 de mon départ, ça fait tôt…) à cause de l’organisation assez spéciale de ce Marathon. La glycémie est bonne, je finis de me préparer puis je vais en métro au lieu de rendez du bus pour nous en emmener sur la zone de départ.
C’est parti pour environ 1h de car afin de rallier Staten Island. Il y a un nombre impressionnant de bus qui se doublent, se suivent. Beaucoup de policiers pour orienter tout cela et essayer que ça reste fluide. Je prends mon petit déjeuner dans le car (céréales muesli, jus d’orange, pain de mie avec confiture) 3h avant mon départ (9h50).
On arrive sur la zone vers 7h, le temps de passer les contrôles (portiques de sécurité). Nous voici dans le Fort.
La zone départ parait immense, il y a de quoi manger (bagels, barres énergétiques), boire (café, thé, chocolat, eau). L’attente passera assez vite puis je rentre dans mon SAS avant 9h (fermeture après).
Ces changements d’organisation avec les autres Marathons me stressaient un peu mais finalement tout s’est bien passé. La dernière glycémie en laissant mes affaires était correcte (légérement en hyper mais c’est volontaire car le stress et l’excitation des courses a tendance à me faire baisser voir tomber en hypo assez facilement). Comme vu avec ma diabéto j’ai baissé mon basal (je suis sous Omnipod) de 60% un peu avant le départ de la course. Le fait qu’il n’y ait rien de solide prévu lors des ravitaillements me faisait également très peur car d’habitude je mange un ou deux sucres tous les 5km…
Après l’hymne Américain, le départ est donné sous un ciel très gris voir un peu de brouillard en écoutant des musiques mythiques de New York…
Je suis partie assez fort car je voulais tenter de battre mon RP (record personnel). J’étais très bien les 15 premiers kilomètres, un peu moins par la suite mais je suis passé au premier semi après 1h30m41s de course. Je prends un petit gel mais j’ai pas de besoin particulier niveau nourriture pour le moment.
Boire est assez compliqué car bien qu’il y ait un ravitaillement liquide tous les miles, ils nous donnent seulement des gobelets. Du coup je fais l’erreur de moins boire qu’à l’habitude et je le paierai plus tard…
Ma seconde partie de course est plus compliqué, mes jambes ne sont plus tellement au rendez vous et je ralentis sans cesse. Heureusement je profite de la magie de ce Marathon et de l’ambiance EXTRAORDINAIRE pour me remotiver et essayer de tenir.
Je n’ai pas de glycémie pendant la course car je ne prends pas mon testeur avec moi quand je cours, j’ai simplement mon pod pour contrôler ma pompe si besoin.
Au 36ème kilomètre, grosse crampe dans la jambe droite donc je m’arrête devant un spectateur, m’allonge par terre et lui demande de m’aider, ce qu’il fera très gentiment.
Je repars en luttant sur ce parcours vraiment exigeant, avec beaucoup de faux plats montants et pas mal de bosses. Il est très casse patte, le temps légèrement pluvieux par moment n’aidant pas trop non plus…
Après avoir passé le 41ème kilomètre, en passant devant un poste d’assistance médicale j’ai à nouveau une grosse crampe qui se déclenche à l’arrière de la cuisse droite. Je me mets à nouveau par terre en leur demandant de m’appuyer dessus. Je tombe sur un mec super qui va prendre le temps de bien s’en occuper, mais dans le même temps j’ai la même crampe qui se déclenche à l’arriéré de la cuisse gauche alors que je suis allongé sur le goudron.
Puis pour finir quand il me plie la jambe droite j’en ai une qui apparaît sur l’avant de la cuisse. Bref j’y repense avec le sourire car ce fut un vrai sketch.
Ca a duré 2m30 à 3 minutes puis j’ai pu me relever et repartir au mental. Je retrouve un rythme correct pour finir le dernier kilomètre et passé la ligne d’arrivée avec le sourire après 3h18m29s de combat.
En repensant aux difficultés du parcours, aux crampes et aux changements dans le déroulé de mon avant course (lever très tot et longtemps avant la course, pas de vrai petit déj, départ en bus, attente…) le temps reste pas mauvais même si je suis quand même déçu (esprit compétiteur…).
Je suis en hyperglycémie lorsque je récupère mon sac, je corrige donc cela et j’ai de suite retrouvé de bonnes jambes tellement je suis heureux d’avoir fait le Marathon de New York.
C’était mon 8ème Marathon mais c’était le plus beau et aussi le plus dur.
C’est une expérience magique de courir la bas, l’ambiance est vraiment dingue et impressionnante (2 millions de spectateurs), on traverse les 5 quartiers de la ville… Je suis encore sur mon nuage une semaine après!
Même si mon experience sur Marathon est encore faible je pense qu’on peut dire qu’il y a New York et les autres…
Ma plus grosse crainte était de tomber en hypo vu qu’il n’y avait pas de ravitaillement solide (seulement un gel au 18ème mile et 2 ou 3 fois des morceaux de banane) mais finalement ça s’est bien passé à ce niveau là. J’avais évidemment une ceinture « de secours » avec barres, morceaux de sucre, gels…
Au final tout s’est bien passé
Jérome
#Type1RunningTeam #RunForDiabetes