Ça faisait déjà quelques temps que je voulais courir un marathon à l’étranger. Après avoir fait le tour du calendrier des marathons européens, j’ai opté pour Barcelone car la date du 13/03 pouvait s’intégrer à mon programme de courses déjà prévues, et pour sa proximité (un peu plus de 3h de train de Nîmes).
Le marathon, c’est avant tout découvrir.
Me voila donc parti pour Barcelone le 12/03 au matin accompagné de mon père (qui contrairement à moi, parle espagnole). Programme de la journée : aller à l’hôtel, déposer les affaires, aller chercher le dossard à la Fira de Barcelona à côté du palais royal de Montjuic et finir par un peu de tourisme.
Ce marathon est également pour moi l’occasion d’essayer le Freestyle libre en situation de course. Mis en place quelque jour avant pour la première fois, je m’y suis vite habitué et effectué deux sorties de 10 et 6,5km avec. Cela permet de ne pas s’arrêter en course pour faire des contrôles de glycémie et aussi d’en faire plus. De plus la précision que donne le freestyle libre sur la tendance (diminution, stable ou augmentation de la glycémie) peut s’avérer utile pour la gestion de course.
Le parcours du marathon est assez plat et reste entièrement dans la ville. Il est très touristique, passant par la place d’Espagne (départ / arrivé), Camp Nou (km6), la Diagonal, Pedrera (km14), Sagrada Familia (km16), Pont Calatrava (km25), Torre Agbar (km28), Forum (km31) puis le bord de mer, Arc de Triomf (km36) et la statue de Christophe Colomb (km39).
L’objectif chrono de ce marathon est de faire moins de 4h. Actuellement, mon temps de référence reste le marathon de Paris 2015 avec 4h28 et 27 secondes. Sur cette distance, je restais sur deux « déceptions » niveau temps notamment sur le marathon de Carcassonne avec un abandon (chaleur + hyperglycémie importante avec déshydratation) et le marathon de Millau en 4h38 et 20 secondes où après un départ trop rapide, les derniers km furent très longs.
La gestion de la glycémie pré-Marathon.
Je suis sous injection lantus le soir et novorapid. Je baisse la lantus de 2 unités la veille (23u au lieu de 25u)
Glycémie au réveil à 7h30 : 1,61 (stable), je fais 3u de rapide et mange des gâteaux pour le petit déjeuner. A 8h, 1,70 toujours stable, je quitte l’hôtel pour me rendre au départ. J’ai un peu de temps car je me suis inscrit dans le dernier SAS (plus de 4h) qui partira un peu plus de 20 minutes après les élites (départ officiel à 8h30).
Au départ, glycémie à 2,83 en monté !! Au moins je sais qu’il va falloir éviter le sucre sur les premiers ravitaillements. Je suis parti léger sur ce marathon, je n’ai que 3 bonbons dans ma poche et rien d’autre que le freestyle (pas d’insuline). Glycémie à 9h26 à 3,57 !!
Olé !
Je décide de suivre mon objectif et me met donc à suivre le meneur d’allure 4h. Cela va durer une dizaine de km, je passe le km10 en 56’30 (5’39/km). A 10h je suis à 2,63 en chute libre pour la glycémie, je décide d’attendre un petit peu encore avant de me sucrer.
Je me sens bien, les sensations sont parfaites après ces 10km, j’accélère un peu tout en sachant que je prend un risque à ce moment, ce n’est que le début de la course.
Les prochains km se passent sans encombre, je profite au maximum de Barcelone tout en espérant que les sensations restent bonnes. Au niveau de la glycémie je commence à prendre du powerade et oranges sur les ravitaillement car 1,95 à 10h30, 1,49 à 10h40, 0,96 à 11h mais je ne m’inquiète pas, j’ai maintenant un peu plus d’expérience sur cette distance et je sais que cette chute va bientôt cesser.
Les sensations sont excellentes et je fais même (à mon niveau) quelques accélérations sur certains km (4’36 pour le km 32) et effectue le trajet 30 – 35km en 25’43.
Enfin, à 11h36, la glycémie se stabilise à 0,71. Je continue à prendre un demi verre de powerade aux ravitaillements mais je sais que j’arriverai avant de trop descendre, le sucre que j’ai pris sur les km précédents faisant son effet. Je serais à 0,61 à l’arrivé 1h après.
Les derniers km sont un peu plus difficiles mais je maintien le même rythme que j’avais en début de course, voir un peu plus rapide. A 1km de l’arrivé, j’ai encore les jambes pour accélérer un peu, je me fais plaisir et fini en 3h47 et 4 secondes (moyenne de 5’23/km).
Je ne prend pas de sucre à l’arrivé, 20 minutes plus tard je suis à 0,66 puis 1h après à 1,14 en étant stable donc parfait. Mon essai du freestyle libre en situation de course est concluant, je voulais l’essayer en situation avant de le mettre en pratique sur des trails longs prévus en Mai et Juin. Cela m’a permis de bien gérer mon hyperglycémie du début de course (le stress a sûrement accentuer ce pic) puis de me sucrer sans excès mais de façon adapté sans attendre l’hypoglycémie. Enfin, j’ai pu faire de nombreux contrôles sans avoir à m’arrêter contrairement à d’autres courses où je devais à chaque fois m’arrêter pour sortir le dextro, et le faire malgré la sueur sur les doigts.
Au final, je réalise un temps que je n’avais pas espérer, mon départ prudent m’a permis d’accélérer par la suite sans être couper dans mon élan. Les 5 premiers km seront les moins rapides de toute la course en 28’35 contre 28’02 pour le 35 – 40km. Le premier semi est fini en 1h56 et 7 secondes contre 1h50 et 57 secondes pour le deuxième.
Classement : 7289 / 16920 en 3h47 et 4 secondes.
J’ai fini mon séjour à Barcelone par une petite sieste post marathon et encore un peu de tourisme pour contempler cette ville magnifique en prenant un peu plus mon temps.