Samedi 31 Mai 2015, j’ai décidé de faire mon baptême de Marathon en compagnie Justine et Joanna ! L’occasion de visiter du pays, de passer du bon temps entre amis et d’apprendre une nouvelle gestion de course : Le marathon. De base, c’est pas trop mon truc. C’est de la route et ça casse les jambes ! Mais bon, c’est un challenge et comme j’aime bien ça, on le relève ! Motivé !

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Justine, Joanna, Charlotte et Alex sur le port de Saint-Malo

Étant bien concentré sur l’organisation de la Boucle du diabète en Avril, je n’ai donc pas pu me préparer comme il le fallait. Seulement 21km au compteur en avril sur le semi de l’humarathon (1h32’50)  et 112km en Mai avec quelques séances de VMA (vitesse maximale aérobie) pour retrouver un peu de vitesse après l’Ecotrail de Paris en février. C’est trop peu… Tant pis pour l’objectif 3h00 que j’avais en tête depuis un moment. On va y aller comme ça vient et prendre du plaisir.

La veille de la course, accompagnés d’Alex et Charlotte, nous arrivons à Saint-Malo pour récupérer les dossards. Parti comme je suis parti, je m’enfile un plat de moules-frites au curry et un bon café gourmand. De quoi se donner le moral pour affronter la tempête…  Il annonçaient des rafales de vent à 50km/h parfois de face et de la pluie. Conditions optimales pour faire un chrono quoi…

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Footing pré-marathon sur les remparts de Saint-Malo.

On profite du calme avant la tempête pour se balader et faire un footing autour des remparts de Saint-malo. C’est chouette les mouettes !

Le grand bain

Au petit matin après une nuit à cogiter dans un hôtel miteux, on se lève fatalement avec une belle glycémie à 2,02g. C’est le stress. On ne change pas le programme, on s’injecte une dose normale d’insuline et on va petit déjeuner avec Géraldine des Runchics dans un hôtel***. Dominique Chauvelier, 4 fois champion de France de marathon et organisateur de celui du Mont Saint-Michel, nous avait sympathiquement fait une petite place VIP dans le bus des kényans pour aller au départ à Cancale. Même dans le bus, ils étaient devant nous les mecs… ^^ Bref, on arrive sur place, on s’échauffe sous la flotte. Le pied. Une vraie thalassothérapie.

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Dans les starting block !

Je pers les filles de vue, dommage pour les encouragements.. Après avoir déposé mon sac à la consigne et une dernière glycémie à 1’95g (Pas mal pour un départ) je décide de me placer juste derrière la flamme des 3h15. On verra bien. Surpris par le départ, je me laisse aller dans le flux de coureur. Les 2 premiers kilomètres sont en légère ascension, ils se feront en 5’00min/km histoire de se chauffer un peu et de ne pas se cramer.  Au kilomètre 5 je suis devant la flamme des 3h15′ et je mène mon allure en jusqu’au 15ème kilomètre où je décide de réduire ma cadence et de me placer sagement dans le peloton du meneur d’allure pour m’économiser et me cacher du vent. Je me laisse porter par le groupe. Je vis chaque kilomètre comme un stratège car je ne sais pas quand ça va lâcher. Oui, je le sais déjà, ça va lâcher..

 

 

 

Sec comme un abricot

Je passe le semi en 1h36’40 avec le meneur d’allure des 3h15. On est dans les temps. J’ai même un peu d’avance et je suis frais. Enfin, c’est ce que je crois.. Petit à petit mes jambes s’alourdissent.

Au km 24, mon allure passe de 4’37min/km à 5’00min/km. Je me rends compte qu’il y à un soucis au km 28 lorsque je me fais surprendre par une hypoglycémie de folie. Surpris parce que je me suis alimenté régulièrement tous les 5kms depuis les début de la course. Je ne comprend pas ce qu’il m’arrive. Je marche quelques mètres pour reprendre des forces. On m’encourage. Mélanie Chabot, une coureuse en duo de Sanofi arrive à ma hauteur et me propose de l’eau. On discute du diabète, de la pathologie et elle me change les idées. Merci à elle. Je repars avec elle jusqu’au ravito du km 30 où je décide de l’abandonner et de m’arrêter 2 bonnes minutes pour me mettre un coup de fouet et me gaver de glucides… Je suis blanc, j’ai les jambes en bois mais j’ai le moral. On en m’arrêtera pas.

Les gels et les abricots font effet. Je me sent mieux et je reprend une allure à 5’30min/km. Je ne pensais pas que j’allais exploser comme ça mais un marathon ça se prépare. C’est pas un jeu.. J’enchaine les kilomètres à cette allure et au km35, et biiiiim mes jambes me font savoir qu’elles ont besoin d’un bon coup de boost. Il faut que je me ravitaille plus souvent. A partir de ce moment, je compte les secondes. Le but étant de ne pas se faire rattraper par la flamme des 3h30.

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Arrivée du Marathon du Mont Saint-Michel en 3h28’57s.Le réconfort.

Km40, j’aperçois en ligne de mire d’une grande ligne droite le Mont Saint-Michel. Je mets un coup de collier mais au kilomètre 41 une crampe me tétanise le quadriceps de la jambe droite. Je râle, comme d’habitude. Je m’étire 15 secondes et je repars. A seulement 300mètres de l’arrivée, la crampe revient. Haaaaaaaa’! J’entends les spectateurs apercevoir la flamme des 3h30. Mes jambes de Pinocchio me font mal.  Je m’arrache pour passer la ligne en 3h28’57, les yeux brillants, fier de ce que je venais de faire.

L’hypoglycémie ne m’a pas mis à terre, je termine à 1,12g mais mon manque d’entrainement à faillit me coûter très cher. Charlotte a trouvé un moyen de me rejoindre sur la zone d’arrivée. Elle est maline. Je lâche toute la pression. Quel bonheur..

 

David Limousin