1ère grande épreuve de l’année pour moi : un trail de 20 km du côté de Bourgueil, entre Tours et Saumur. Au programme : le Grand 20 de Bourgueil, sur une distance de 20 kilomètres. J’ai déjà fait trois trails auparavant dont la distance maximale était de 13 km. Je fais régulièrement des 20 kilomètres à l’entraînement, sans trop de problème.

J-1

– Dîner : 60 grammes d’orge perlée, des saucisses de Strasbourg, de la ratatouille maison pour le plat principal, des crudités en entrée, un petit-suisse et une pomme au dessert et un quart en baguette en accompagnement.

– Préparation du sac à dos : des cathéters et des réservoirs de rechange, un second lecteur de glycémie, de l’insuline (on ne sait jamais), le pique-nique pour le lendemain, du ravito, des affaires de rechange, mon camelbak, du MP3 (Franz Ferdinand, Parquet Courts et TV On the Radio au programme), etc.

– Glycémie avec le coucher : 0,80. Un peu bas. Deux galettes WASA, histoire de passer la nuit. Je me sens un peu nerveux mais j’arrive à m’endormir assez rapidement.

Jour J

DSCF35666:15 : je me lève. Glycémie à 0,85. Parfait en temps normal mais un doute s’insinue en moi : est-ce que l’orge perlée était suffisante ? Petit déjeuner classique : 107 grammes de pain complet maison, un peu de fromage, un peu de margarine, un jus de fruit un peu moins important que d’habitude : Bourgueil est à 3/4 d’heure de route de Tours donc pas mal de temps  à passer dans la voiture, ce qui veux dire immobilisme donc pas besoin de sucres rapides.

7h45 : je pars, un bon vieux CD de Ben Harper des familles dans l’auto-radio, histoire de se détendre.

8h35 : j’arrive. Il était temps, j’avais comme qui dirait un (gros) besoin naturel à assouvir. Ce que je fais illico-presto et pendant pas mal de temps. La cause : le stress. Contrôle glycémique : 0,92 au lieu du 1,50 attendu. Vraiment trop bas pour un trail de 20 km. Je mange 4 galettes WASA, je règle ma basale à 50% pendant deux heures et je vais retirer mon dossard. Je croise mes coéquipiers du TTT au retour. Le départ est fixé à 9h45 pour le 20 kilomètres. Je mange une banane, je rajoute deux sucres, histoire d’assurer le tout. Je prend également une briquette de jus de fruit avec moi et je pars m’échauffer. A la fin de l’échauffement, deuxième (long) besoin naturel à assouvir. Le stress. Au moins, je n’aurais à pas m’arrêter pour ça (enfin, j’espère)…

9h30 : on se rapproche de la ligne de départ, je bois ma briquette de jus de fruit.

9h45 : le départ est donné. Durant les 30 premières minutes, je suis en léger sur-régime, ma fréquence cardiaque dépassant allègrement les 160, voire atteint le 171 en haut d’une côte, ce qui est assez rare chez moi. Ça se stabilise au niveau du 155 un peu après, ce qui me convient un peu mieux.

40ème minute : je commence à penser au 1er ravitaillement. Je sors ma pâte de fruit de ma poche latérale mais je ne la mangerai que cinq minutes après, le terrain étant un peu hasardeux (les joies du trail). Tellement hasardeux que peu après, alors que j’aperçois un photographe et que je prend la pause (histoire de…), bim, je tape dans un caillou et je manque le vol plané de peu ! M’apprendra, tiens…

Au bout d’une heure et dix kilomètres de course, on sort du bois pour les vignes. Je dépasse pas mal de monde et je me sens bien. Est-ce l’effet pâte de fruit ? Quoi qu’il en soit, j’arrive au ravitaillement en pleine confiance. Je prend deux abricots secs dont un que j’avale directement. L’autre, je l’avalerai 10 minutes plus tard. Au passage, je remarque des spectateurs avec un gwenn ha du (le drapeau breton). Ah, ces Bretons, au moindre petit événement, il faut qu’ils sortent le drapeau… Je rejoins Xavier, un autre TTTiste que je dépasse en le taquinant gentillement.

On repasse dans les vignes. Passage assez difficile : montée, plateau, montée, plateau, etc. Surtout, j’ai un vilain point de côté, sur la droite, juste en dessous du poumon, chose qui ne m’arrive que très rarement ! La dernière fois que ça m’est arrivé, c’était environ il y a trois ans… Je fais avec mais ça me ralentit fortement.

Retour en forêt. Mon point de côté disparaît au fur-et-à-mesure. Par contre, à 3 kilomètres de l’arrivée, alors que ça commence à monter, je ressens une première crampe en haut du mollet gauche. Je bois et je continue. Dix minutes plus tard, ça recommence. Je m’arrête pour m’étirer. Je repars. Ma poche à eau est vide. Ce sera comme ça jusqu’à la fin. Je commence à entendre de la musique et l’animateur, signe que je me rapproche. Mais non : les organisateurs ont rajouté une dernière boucle d’un kilomètre environ, en montée. Je termine sur les talons en 1h57, temps pas si mal que cela, compte-tenu des circonstances et de mon objectif, assez prudent, qui était de 2h00. Contrôle glycémique à l’arrivée : 1,94. Un peu élevé mais au moins, une hypoglycémie ne m’aura pas arrêté. Je termine 70ème sur 170.

Pique-nique sympa ensuite avec les gars et la fille du TTT. Retour à la maison vers 15h30 avec pas mal d’interrogation sur le point de côté et les crampes : est-ce que j’ai trop mangé ? Est-ce que c’est lié au stress d’avant course ? Bref quelques certitudes mais aussi quelques incertitudes et pas mal de travail en perspective.

Ludovic LE MOAL