Et voilà , c est fait …

J’ai terminé la course il y a un peu plus de 48 h et mon corps ne s’en souvient déjà plus , pas de traces si ce n’est celle qu’a laissé le soleil sur mes jambes , mes bras et mon visage !  A mon grand étonnement tous mes muscles sont souples, reposés. Seule mon épaule, cette terrible épaule continue de me faire souffrir, m’empêche de dormir, mais ça c’est une autre histoire qu’il faudra que je dompte .

15 jours après avoir fêté mes 50 ans sur le Marathon de Paris, je m’alignais samedi avec quelques 450 autres coureurs sur la ligne de départ des 100 kms de BELVESMon challenge , 100 bornes pour mes 50 ans !!!

Parcours des 100kms de Belvès

 

Nous sommes samedi 25 avril, le réveil a sonné tôt ce matin , la nuit a été courte , non pas le stress , je n ai jamais été stressée tout au long des 9 semaines de préparation , mais cette fichue capsulite qui me fait souffrir surtout la nuit. Bref debout , on s’habille , prépare les affaires à la dernière minute..arffff…et go nous allons déjeuner au village. Les bénévoles nous accueillent, nous servent, nous chouchoutent.Le temps passe vite et Philippe qui sera mon accompagnateur vélo doit partir à 7h20, dernier selfie et bye bye… nous nous retrouverons au 9éme kilomètre.

J ai eu l’occasion demander a ORKYN de pouvoir bénéficier du capteur de glycémie offert par Animas, je l’ai depuis un peu plus de 15 jours et malgré quelques pertes de réceptions depuis 2/3 jours je compte beaucoup sur cet outil pour m’avertir en cas de baisse de glycémie…..mais c’est sans compter sur ma légendaire maladresse. Les vélos partis je vais faire un tour aux toilettes avant de rejoindre le départ. Catastrophe ! je m’emmêle avec le tuyau de la pompe et la ceinture FITBIT, le capteur étant situé juste au même niveau ….bref en me rhabillant , je me retrouve avec le capteur entre les doigts… Bon ben ça c’est fait ! Ouf j’ai donné mon lecteur avec suffisamment de bandelettes a Philippe , on fera sans de toutes façons j’étais à un peu plus de 2 g après le petit déjeuner, je peux tenir 1h30 ! Je baisse ma basal à -80% , un sucre histoire de se rassurer et me voilà partie vers le départ sous la pluie invitée de dernière minute.

 

Il est 8h la course est lancée….ça part vite , très vite même ; le tour du village n’ est pas terminé qu’un trou énorme est creusé entre les premiers et le bloc de traînards dont je fait parti…je veux terminer , j’ai appris l’humilité et me moque du chrono. En regardant la montre que Philippe m’a prêté pour l’occasion que je m’aperçois très vite qu’elle est paramétrée en miles, arghhhh pour se caler à 8 km/h, va falloir faire du calcul mental…. D’ailleurs, puisque je suis en train de penser ….aieeee j’ai oublié de mettre dans le sac à dos de l’insuline et des aiguilles , j’ai aussi omis de changer mon cathé…

Décidément je suis au top !
4Dans l’après midi au plus fort du cagnard on s’apercevra aussi que la crème solaire est restée dans la voiture… L’essentiel est que je sois partie et heureuse d’être sur la route. Les kilomètres vont défiler régulièrement, la pluie va nous accompagner environ 4 h ! Pas de bobos, je profite, regarde autour de moi, me contrôle tous le 10 km environ et mis à part vers le 20 éme où je serai surprise d’être à 0,45 (gloups!), ma glycémie va se maintenir autour de 0,90 pendant toute la course.

Mes ravitos seront fait d’eau, de coca et de soupe, de deux ou trois petits morceaux de pains qui auront du mal à passer, je me sens bien et n’ai pas faim , dès lors pourquoi me torturer?

Le marathon est passé en un peu plus de 5h30 , les 8 kms restants qui mènent à Sarlat sont en faux plat montant, j’ai envie de m’allonger et de me faire masser un peu…Je passe la seconde et j’arriverai au 50 éme en 6h30 avec un bout de pied douloureux…vite les kinés et les podologues ..que ça fait du bien d être allongée !!! Je vais rester là une bonne vingtaine de minutes,soin d’une ampoule ,massages ,une soupe et nous repartons un peu avant la 7 éme heure de course dans l’inconnu ….je n ai jamais couru ou parcouru plus de 50 km !

Dans mon plan , ma course idéale , j’avais émis l’idée de passer le 60 éme en 8 h me laissant ainsi 8 h pour terminer les 40 derniers kilomètres… Il me reste donc une heure pour y arriver , je repars doucement, mais les kinés ou tous simplement le temps que j’ai accordé à mon corps pour se reposer un peu , ont étés boostant, je cavale comme si je commençais l’épreuve.

Les 60 seront passés en 8h05 ma première victoire personnelle ! Maintenant je sais que je terminerai, même en marchant ! C’est aussi là que ça commence à être dur, il fait très chaud, chaque ravito me rapproche un peu plus de l’arrivée, je commence à marcher un peu , dans les cotes d’abord, puis j’inventerai mon Cyrano avec environ 200/250 yards de marche suivi de 800 de course…

Et oui la montre lap toujours en miles il faut s’adapter !

Les kinés m’ont parlé de leurs collègues au 75 éme, je les attendsavec hâte, j’en rêve et tout s’effondre ! Rien au poste indiqué !!! Ce sera mon plus gros coup de mou de toute l’aventure, mais je suis une battante , 5 kms ce n’est rien, les paysages sont toujours sublimes le long de la Dordogne. Alas les Mines, mes sauveurs sont là ! Je veux m’allonger 15 mn. Le massage est rapide,  mes muscles sont à peine contracturés, je profite, ferme les yeux, me lève, bois une dernière soupe et à nous les 20 derniers kilos ! Je vais alterner marche rapide et course en maintenant une allure moyenne très correcte.

Le ravito du 94 arrive lorsque les cloches sonnent 21h ! 6 kms, je calcule …les 2000 derniers mètres seront marchés car la côte est terrible pour monter au village, je mettrais plus de 20 mn…donc..donc…si je cours sans arrêt jusqu’au dernier rond point les 4 kms avant l’arrivée en 30 /35 mn…je peux le faire et boucler l’aventure en 14h comme je l’ai secrètement rêvé !

Me voilà complètement reboostée ! Non seulement j’arrive parfaitement à courir mais en plus je ne souffre pas ! La nuit est tombée mais qu’importe ! Nous commençons à entendre les clameurs de l’arrivée.

98 éme ! Je sais que je vais le faire, les larmes commencent à envahir mes yeux ! 99 éme ! …on voit l’arrivée au dessus de nous, elle semble très loin, je double un coureur, je marche vite, dernier virage, la pente me semble moins raide qu’importe ! Je veux courir les derniers mètres ! Je vais encore doubler un homme pantin, moi je vole, je pleure, les spectateurs acclament ces fous qui viennent de faire 100 kms !

 

Le speaker m’annonce …et voilà c est fait ..déjà ..13h48’47  »  (12ème Vétérane 2)!!!

Je suis heureuse, je cherche Philippe qui est resté sur le vélo à côté de moi à me surveiller toute la journée , ah le voilà ! Maintenant je peux me jeter dans ses bras car ma réussite est en grande partie grâce lui.

Beatrice

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